Depuis toujours, j’ai écrit et dessiné. Aujourd’hui, je découvre le plaisir du pastel. Ce qui ne m'empêche pas d'utiliser d'autres techniques, suivant mon inspiration et humeur " jazzy ". Mon inspiration ? le jazz ... et encore le jazz !! Un thème qui se décline bien avec la couleur. Je sais quelle direction prendre. Une trajectoire, une diagonale, une spirale, bref, le rythme est là, au bout du pastel ou du pinceau. .Il s’agit d’une aventure visuelle et sonore qui, j’espère, vous parlera.
mardi 23 octobre 2012
Billy était une femme
Voilà donc une histoire peu banale . Pour commencer
il faut savoir que le milieu du jazz était ( jusqu'à ces
dernières années) réservé aux hommes. Une seule
possibilité pour les femmes était de devenir chanteuses.
Une exception pourtant : Dorothy Lucille Tipton, née
en 1914 à Oklahoma city, était devenue au fil des années
capable de jouer avec talent, au piano et saxophone. Et
pour compliquer les choses... du jazz !!
Seulement voilà... les musiciens des ensembles de jazz
n'auraient jamais accepté un élément féminin parmi eux.
Plus machiste que ce milieu, ça n'existait pas !! Donc, une
seule possibilité pour ce personnage hors du commun, qui
en plus de son talent, avait un goût immodéré pour les
personnes de son sexe, se transformer peu à peu en homme.
A l'époque on ne parlait pas de " transgenre", ni d'opération,
donc une seule possibilité pour se faire engager parmi les
jazzmen, s'habiller en homme, se couper les cheveux, et
même draguer les femmes. Devenue Billy Tipton, elle intègre
différents orchestres et son jeu en tant que pianiste lui permet
de jouer dans le style de Teddy Wilson qui fait partie de
l'orchestre de Benny Goodman. Billy est très apprécié des
différents musiciens et même considéré comme " un brave type".
Sa vie privée n'a pas été des plus " sages" : cinq épouses à la suite,
et une flopée de maîtresses. Personne ne l'aurait jamais vu
nu, et il faisait l' amour dans le noir à ses conquêtes, avec un
" jock strap" muni d'une prothèse. Non... non, je ne suis pas
en train de vous décrire quelque passage d'un roman porno,
mais la vie d'un musicien de jazz, qui en fait, était une femme.
Rigolo non ? A la fin des années 50, Tipton devient célèbre
et non seulement son trio est enregistré sur deux albums, mais
le label Top Records lui en propose quatre autres.
Toutefois Tipton se méfie du succès. Cela peux devenir
dangereux et dévoiler sa vraie nature. Donc, il devient découvreur
de talents et joue durant les week-end ( pour le plaisir) dans le bar
d'un hôtel, à Spokane, situé dans l'état de Washington . Sa vie a,
semble-t-il inspiré des auteurs ( films, théâtre, chansons etc...).
Les quelques photos vues sur internet montrent une femme
ravissante et un très joli garçon ( le même ). Il est possible
d'écouter son trio jouer " Sweet Georgia brown", et d'apprécier
son jeu très jazzy au piano ( en attendant de se procurer le CD).
J'ai préféré utiliser les pinceaux , les encres et l'acrylique pour
évoquer ce musicien , qui vécut une existence particulièrement
étrange jusqu'à sa mort en 1989 . J'ai voulu rester dans l'abstraction,
mais malgré moi, un visage s'est installé sous mes pinceaux.
La vie de Billy était loin d'être mélancolique, et je pense qu'il était devenu
( grâce au jazz) un joyeux compagnon, bon vivant et séducteur.
Un personnage sympathique qui aurait trouvé sa place à notre époque.
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Superbe, Elza, vraiment !
RépondreSupprimerJe vois que le weekend a été productif !
Je t'embrasse, je suis un peu pressée ce matin, tu sais pourquoi...
Cette histoire est très émouvante. Malheureusement parfois encore d'actualité.
RépondreSupprimerLorsque l'on fixe intensément ton tableau on voit comme tu le dis apparaître un visage "andrgyne".
Ce sont les mystères de l'âme des peintres.
Bisous et belle journée
Merci Elza pour cette étonnante histoire, je ne connaissais pas cet artiste, je viens de demander à Google de me montrer une photo, effectivement c'est bluffant ! Pas simple pour les femmes de se faire une place dans un milieu macho, même avec un extraordinaire talent... Un beau sujet de film...
RépondreSupprimerMerci pour cette découverte, et bravo pour ton tableau.
Bises à toi (et calins à Virgile)
Nath.
Oui, c'est une découverte pour moi aussi. Et je suis heureusement surprise de la façon dont tu as su abstraitement traiter ce sujet. C'est admirable, simplement - outre la beauté du trait et des couleurs. Bon dimanche!
RépondreSupprimerQuelle belle leçon de tolérance. Ton tableau tout comme sa légende soulignent une grande ouverture d'esprit. C’est si rare de nos jours. Merci.
RépondreSupprimerCe commentaire a été supprimé par l'auteur.
RépondreSupprimerCoucou Virgile,
RépondreSupprimerNous avons parlé des talons aiguilles.... et ça aussi ça a fait "jazzer" !!
Bisous de Nantes à toi et ton humaine
xxx
Voici une histoire étonnante qui prouve quels sacrifices cette musicienne a été amenée à faire pour sa passion de la musique.
RépondreSupprimerJ'ai voulu accéder à votre page sur Nina Simone, que j'aime beaucoup, mais en vain.
Bon weekend, Elsa!