C'est le nom que l'on donne à toutes les couleurs
de l'arc- en- ciel. A ce trésor mystérieux que l'arc
en- ciel nous désigne et nous dérobe. A l'absence
d'arc-en-ciel enfin. Le bleu du jazz ne dit jamais
la vérité, parce qu'il dit toutes les vérités à la fois.
Surtout celles qui ne sont pas bonnes à dire, mais
si jolies à regarder.
L'indigo des crépuscules. L'aveugle pâleur des
petits matins, des jungles d'asphaltes, des stations
Greyhound désertées. Le bleu des ombres qui marchent
devant nous. Le bleu des ciels enfuis. Le bleu de sang.
Le bleu de peur. Le bleu"fleur bleue", celui de l'eau de
rose quand les roses se fanent. Le bleu des blues qui
broient le noir des nuits blanches. Pour annoncer la
couleur, le jazz invente la "blues note". C'est une note
incertaine, une manière d'esquive, un geste de Torero.
Les experts ( Lucien Malson et Christian Bellest) vous
diront qu'elle se promène " à l'intérieur du demi-ton(
quelques neuf commas)". Voici le commencement du
voyage, le début de l'errance, la porte de l'exil et la
promesse du retour. Accompagnée par Lester Young,
Billie Holiday chantait cet air du revenir et du redevenir,
" Back in your own backard". Il y est question d'un oiseau
"with feathers of blue", un oiseau au plumage de ciel et
de fumée. Qui ne reconnaîtrait en lui l'alouette des
illusions perdues et des rêves immortels ? Alouette
,gentille alouette... "
ALain GERBER ( pour une
plaquette Chanel :" Couleurs et lumière-4- 1991 ).
Je te souhaite un joyeux lundi de Pâques ma belle!
RépondreSupprimerQuel texte ! J'en suis toute chamboulée ... phrase après phrase, émouvant.
RépondreSupprimerEt c'est joli dans ton nouveau chez toi !
J'ai découvert ces sensations avec Omar Sosa et Michel Portal au Vigan en avril, découverte du jazz (eh oui, mieux vaut tard que jamais!), La Révélation...!
RépondreSupprimerMerci pour le partage de ces mots si justes qui résonnent en moi...